Techniques
Habituellement, le greffon provient d'un donneur humain. Il existe donc un risque de rejet de la greffe. Différentes de technique de greffes de cornée (ou kératoplasties) peuvent être réalisées.
En effet, il est actuellement possible de ne greffer qu’une seule couche de la cornée, lorsque la pathologie ne concerne qu’une partie de
La cornée se compose de 3 couches, de la superficie à la profondeur :
- L’épithélium : couche la plus superficielle. Elle a un rôle de protection.
- Le stroma : il constitue la majeure partie de l’épaisseur cornéenne (environ 70%).
- L’endothélium : la couche la plus profonde, au contact de l’humeur aqueuse, elle a un rôle de « pompe » évitant l’œdème cornéen et donc indispensable à la bonne transparence de la cornée.
Les différentes greffes de cornée :
- La greffe (ou kératoplastie) transfixiante: il s’agit de la technique de choix lorsque qu’une pathologie cornéenne atteint toutes les couches de la cornée. Dans ce cas, la cornée sera greffée dans sa totalité.
- La kératoplastie lamellaire antérieure profonde(KLAP) : Cette technique est utilisée lorsque l’endothélium du patient est sain. Dans ce cas de figure, on dissocie l’endothélium du reste de la cornée, puis on greffe une cornée préalablement séparée de son endothélium. Cela permet de diminuer le risque de rejet. La principale indication de ce type de kératoplastie est le kératocône.
- La greffe endothélialeest réalisée en cas de pathologie de l’endothélium (dystrophie de Fuchs, kératopathie bulleuse du pseudophake, etc.). Il existe deux principales techniques :
- La DSAEK : l’endothélium cornéen et greffé avec une partie du stroma. Cela permet une meilleure adhérence du greffon. Techniquement plus simple, elle est réservée aux cas les plus difficiles à opérer.
- La DMEK : il s’agit de la technique de référence pour la greffe endothéliale. Seul l’endothélium est greffé dans ce type de greffe. Techniquement plus difficile, la récupération visuelle est plus rapide et plus importante.
L'opération
Elle est réalisée sur le patient alors qu'il est installé sur le dos, en milieu chirurgical stérile et sous microscope. Elle représente un geste chirurgical majeur car elle consiste à ouvrir l'œil et à remplacer l'un de ses éléments, la cornée.
Hospitalisation :
Votre mode d'hospitalisation vous sera proposé par votre ophtalmologiste en accord avec le médecin anesthésiste. Elle sera en générale de 1 à 2 jours selon le type de greffe de cornée.
Anesthésie :
Elle est le plus souvent générale, parfois locale par injection de produits anesthésiques au voisinage de l'œil. Il est exceptionnel de pouvoir se contenter d'une anesthésie par des gouttes. Le choix résulte de l'avis de votre ophtalmologiste et de celui du médecin anesthésiste. Ce choix prend en compte votre souhait lorsque cela est possible.
Les suites opératoires
Dans la très grande majorité des cas l'œil opéré est peu ou pas douloureux. La récupération visuelle est progressive.
Les soins locaux sont réduits à l'instillation de gouttes pour plusieurs mois, associée éventuellement à l'application d'une pommade et à la prise de comprimés. Le port d'une protection oculaire est utile les premières semaines.
Votre chirurgien vous indiquera les modalités de ce traitement qui peut s'étendre sur plusieurs mois ou années. L'ablation des fils de suture peut être nécessaire. Il est possible de les laisser en place sans inconvénient.
Il faut se souvenir qu'un œil greffé sera pour toujours un œil plus fragile nécessitant une surveillance régulière.
Les complications de la greffe :
Bien qu'elle soit de pratique ancienne et courante, l'opération de greffe de cornée n'échappe pas à la règle générale selon laquelle il n'existe pas de chirurgie sans risque. Il n'est pas possible de garantir formellement le succès de l'opération.
Les complications graves de l'opération sont assez rares. Elles peuvent cependant aboutir, dans les cas les plus extrêmes, à la perte de toute vision, voire à la perte de l'œil. Il se manifeste à partir des premières semaines après l'opération et jusqu'à 20 ans après celle-ci. Il peut être traité par des médicaments avec une certaine efficacité.
En cas d'échec de ce traitement le greffon reste opaque et la vision est très basse. Une seconde greffe est possible mais son risque d'échec est augmenté.
Les infections touchent 2 à 5 cas sur 1000.