Quelle est cette maladie?
Dans l’entropion, ce bord libre bascule vers l'arrière, les cils vont alors frotter sur la cornée et créer une gêne, voire une douleur. Au début, le phénomène est spasmodique, c'est à dire intermittent.
Dans l’ectropion, c’est le phénomène inverse : le bord de la paupière s’éverse et bascule vers l'avant et perd contact avec le globe oculaire ; il s’ensuit une kératinisation, c’est-à-dire une transformation de la conjonctive qui recouvre l'intérieur de la paupière; elle devient rouge inflammatoire et s'épaissie. La protection du globe oculaire se dégrade ce qui augmente la gêne, enfin, l’éversion décolle le point lacrymal de l'oeil ce qui empêche les larmes d'être évacuées dans le nez, entrainant un larmoiement.
Ces 2 anomalies ont en commun d'être favorisées par le relâchement des tissus avec l'âge qui entraine une instabilité de la paupière (mécanisme dit involutionnel). Si l'oeil est situé profondément dans l'orbite, la bascule sera plutôt vers l'arrière, si il est en position avancée, elle se fera plutôt vers l'avant .
A ce mécanisme peut se rajouter un phénomène de rétraction qui aggravera la bascule, vers l'avant si la peau se rétracte, vers l'arrière si c'est la conjonctive.
L'opération
Technique :
Dans les deux cas, l’intervention chirurgicale a pour but de remettre le bord libre de la paupière et le point lacrymal au contact du globe oculaire.
Il existe un grand nombre de gestes techniques qui doivent s'adapter à chaque patient en corrigeant tous les facteurs responsables de la bascule de la paupière et en visant un resultat durable dans le temps. Enfin, on privilégiera les techniques les moins agressives pour les tissus palpébraux.
Ces opérations sont délicates et parfois complexes et longues, elles se font néanmoins sous anesthésie locale potentialisée par l'anesthésiste qui injectera un produit décontractant dans le bras, supprimant ainsi le stress (neurolept analgésie). L'hospitalisation est ambulatoire et dure quelques heures, le plus souvent il est possible de ne pas interrompre un éventuel traitement anti coagulant.
Lorsqu'un mécanisme de rétraction s'associe au relâchement, il est nécessaire de faire une greffe (déplacement d'un tissu provenant d'une autre zone dont il est totalement détaché), ou un lambeau (déplacement d'un tissu qui reste attaché à sa zone de prélèvement permettant de maintenir sa vascularisation).
Evolution postopératoire
Les suites opératoires sont simples et non douloureuses. On applique une pommade sur la cicatrice pendant 8 jours, le pansement est retiré dès le lendemain. L'œdème et les ecchymoses sont habituelles et normales, elles se résorberont en 8 à 20 jours. Les cicatrices disparaissent au bout de 2 mois mais sont déjà très peu visible après 3 semaines.
Complications
Comme dans toute chirurgie touchant la paupière, la survenue d’une ecchymose au niveau de la zone opératoire est fréquente. Le plus souvent, elle disparaîtra en une semaine. Les risques encourus sont principalement celui d’un frottement de fils sur la cornée entraînant une ulcération de cornée qui peut être très douloureuse et qui guérira à l’ablation des fils et nécessitera un traitement cicatrisant et antibiotique afin d’éviter une sur infection. Une deuxième complication est la possibilité, lorsque que l’on a dû réséquer un morceau de la paupière, d’un lâchage de suture avec réouverture de la cicatrice.
Dans le cas très particulier d’ectropion lié à une cicatrice (le plus souvent par séquelle de brûlure ou d’accident), on pourra être amené à réaliser une greffe cutanée ; le siège de prélèvement de cette greffe sera soit derrière l’oreille, soit à la face interne du bras, soit au niveau du cou. Il y aura une cicatrice au niveau de la zone de prélèvement avec là aussi un risque éventuel de réouverture de cette cicatrice. En cas d’utilisation d’une greffe cutanée, le résultat dépend de la bonne prise de la greffe. Pour cela, on réalise le plus souvent un pansement compressif sur une greffe pendant 8 jours.